Vous appréciez un soda frais ou un jus de fruits au petit-déjeuner ? Vous estimez que les calories sont similaires, peu importe leur origine ? Une étude majeure menée par l’Université Brigham Young remet en question la relation entre sucre et diabète de type 2.
Cette analyse explique pourquoi tous les sucres ne produisent pas les mêmes effets, en particulier ceux que vous consommez en boisson. L’impact pourrait être considérable.
Distinction essentielle : sucre solide ou liquide ?
Les différentes formes de sucres dans notre alimentation
Le sucre ne constitue pas une unité homogène. Il se retrouve dans de nombreux aliments sous diverses formes : fruits entiers, gâteaux, sodas, jus. Chacun influence le corps de manière distincte.
La vaste étude de Brigham Young University, basée sur les données de plus de 500 000 personnes, confirme que le sucre consommé via une boisson sucrée influence davantage le risque de diabète que celui ingéré dans un fruit.
Cette différence ne dépend pas seulement de la quantité, mais surtout de la manière dont le sucre est assimilé.
L’absorption rapide cause un impact majeur
Dans un soda ou un jus, le sucre pénètre dans le sang rapidement, sans frein significatif. Le taux de glucose augmente alors brusquement.
Cette hausse est moins marquée lors de la consommation d’un fruit entier : les fibres, l’eau et les micronutriments ralentissent l’absorption et limitent le pic glycémique. Ce mécanisme a des effets notables sur le long terme.
Boissons sucrées : une influence très forte sur le risque de diabète
Des chiffres éloquents
- Consommer une canette de soda (33 cl) par jour augmente le risque de diabète de type 2 de 25 %.
- Le jus de fruit provoque une augmentation du risque moindre, mais notable, de 5 % par portion équivalente.
En termes relatifs, un risque de base à 10 % peut passer à près de 20 % en consommant 4 sodas quotidiennement, doublant ainsi les probabilités de développer la maladie.
Le phénomène des « calories liquides »
Ces boissons nuisent principalement car elles ne contiennent ni fibres, ni protéines, ni matières grasses. Or, ces éléments présents dans les fruits et céréales complètes ralentissent l’absorption du sucre et limitent le pic glycémique.
Boire du sucre s’apparente à dévaler une pente à vélo sans freins, tandis que consommer un fruit permet un contrôle progressif grâce à ces éléments naturels.
Fruits entiers : des alliés insoupçonnés ?
Le sucre des fruits peut protéger
Contrairement à une idée reçue, le sucre présent dans les fruits entiers n’accroît pas le risque de diabète. Il contribue plutôt à la protection contre cette maladie.
Les personnes qui consomment davantage de fruits non transformés témoignent d’une probabilité réduite de développer un diabète de type 2.
Mécanismes à l’origine de cette protection : fibres et micronutriments
Les fibres et les micronutriments contenus dans les fruits entiers ralentissent l’absorption du sucre, régulent la digestion et nourrissent la flore intestinale.
Le fruit entier représente ainsi un cocktail naturel dont le jus ou les versions raffinées perdent la moitié des bénéfices.
Impact sur les recommandations alimentaires
Vers une approche différenciée des sucres ajoutés
Cette étude souligne la nécessité d’éviter une diabolisation uniforme de tous les sucres ajoutés. Les chercheurs recommandent des directives ciblant en priorité les boissons sucrées, principales responsables de l’augmentation du diabète de type 2.
En résumé : il vaut mieux privilégier la consommation de fruits, même sucrés, plutôt que celle de sodas ou jus industriels.
Politiques de santé publique plus strictes ?
Plusieurs pays appliquent déjà des taxes sur les sodas ou obligent à afficher des alertes sur les boissons sucrées. D’autres mesures sont nécessaires :
- Campagnes d’information ciblées
- Limitation de la publicité pour ces produits
- Amélioration de l’accès à l’eau et aux fruits frais
Tous ces leviers contribuent à freiner la consommation excessive de boissons sucrées.
Pourquoi la consommation excessive de sucres liquides perdure-t-elle ?
Marketing et habitudes sociales
Malgré les connaissances sur les effets nocifs des sodas et jus industriels, leur consommation reste élevée. Ce phénomène s’explique notamment par :
- Le marketing agressif des grandes entreprises : couleurs, slogans, placement stratégique
- Le goût sucré qui séduit les papilles
- Le réflexe social associé à la consommation, par exemple en terrasse
- Le prix souvent inférieur à celui des aliments sains
Prioriser des campagnes de prévention efficaces
La stratégie doit se concentrer sur une communication authentique, démontrant les conséquences directes de la surconsommation de boissons sucrées, notamment chez les jeunes.
L’émotion, la responsabilité individuelle et la proposition d’alternatives concrètes (fruits, eaux pétillantes aromatisées sans sucre, eau plate) représentent des pistes porteuses.
Un défi simple : éviter sodas et jus industriels pendant un mois. Les bénéfices sur le corps et la glycémie se feront rapidement ressentir.
Différencier les sucres solides et liquides constitue une base essentielle pour préserver la santé. Ce choix contribue à une meilleure gestion du risque de diabète. Quel sera votre prochain choix pour remplacer un soda ? Une décision déjà prise par certains.