Peut‑on vraiment raconter Paris sans traverser la Manche… et l’Atlantique ? Avec Mary Winston Nicklin, écrivaine et éditrice franco‑américaine basée à Paris, la réponse est un grand oui.
Son parcours mêle journalisme de voyage, gastronomie et culture, avec plus de vingt ans d’expérience au plus haut niveau. Et au centre de cette histoire, un média pionnier fondé en 1995 : Bonjour Paris.
Cet article explore comment ce site, l’un des plus anciens en anglais dédiés à la capitale, a su s’adapter avec la transition numérique. Nous verrons aussi ce que l’angle franco‑américain change dans l’écriture culinaire et la couverture de Paris pour un lectorat international. Enfin, nous tirerons des leçons concrètes pour quiconque crée du contenu voyage ou gastronomie aujourd’hui.
De pionnier du web à média de référence — l’évolution d’Bonjour Paris
1995 : les débuts d’un site avant la vague
Lancé en 1995, Bonjour Paris fait partie des tout premiers sites anglophones consacrés à la ville. À l’époque, publier en ligne relevait presque de l’exploration ; aujourd’hui, il s’agit d’un média installé, capable de parler de musées, de bistrots et de vie locale à une audience internationale. Ce passage de l’Internet naissant au numérique mature demande une chose : l’adaptation.
C’est l’un des fils rouges de l’histoire que Mary Winston Nicklin incarne en tant qu’éditrice.
Rester pertinent signifie aussi faire évoluer les formats et les sujets. Du billet pratique au portrait d’artisan, de la sélection d’expositions au récit de quartier, la ligne éditoriale s’élargit sans se disperser. Parmi les formats :
- Billet pratique
- Portrait d’artisan
- Sélection d’expositions
- Récit de quartier
L’objectif reste constant : offrir une porte d’entrée fiable et inspirante sur Paris pour les lecteurs anglophones.
Construire un réseau de contributeurs
Bonjour Paris s’appuie sur des dizaines de contributeurs, que Mary Winston Nicklin commissionne et édite. Ce modèle apporte des voix variées — journalistes, expatriés, passionnés de patrimoine — tout en exigeant une forte cohérence éditoriale. L’édition devient alors un art de l’harmonie : garder le ton de la maison, tout en laissant vivre les styles.
Pour les créateurs, c’est un rappel utile : un bon média n’est pas une somme de textes, c’est une perspective. La valeur se joue dans la sélection des sujets, la précision des informations et la capacité à connecter les points entre gastronomie, culture et art de vivre.
La newsletter hebdomadaire et la fidélisation
Autre pilier : une newsletter hebdomadaire populaire qui entretient un dialogue régulier avec les lecteurs. Ce rendez‑vous éditorial n’est pas seulement un canal de distribution ; c’est un contrat de confiance. Il oblige à un rythme, une qualité constante, une vraie utilité.
Mon astuce préférée pour ce format : promettre peu, tenir beaucoup. Un sujet fort, un conseil concret, un lien culturel marquant ➡️ c’est souvent le trio gagnant pour qu’une newsletter vive et performe.
Mary Winston Nicklin — un parcours d’excellence
Vingt ans d’écriture et d’édition
Franco‑américaine installée à Paris, Mary Winston Nicklin cumule plus de vingt ans d’expérience. Elle publie dans des titres majeurs comme National Geographic, The Washington Post, AFAR et Condé Nast Traveler, avec une spécialisation Europe : voyage, food et culture. Son profil figure également sur Food & Wine, marque du groupe Dotdash Meredith, ce qui la situe clairement au croisement du journalisme culinaire et du tourisme.
Cette crédibilité s’appuie sur une formation solide : originaire d’Alexandria en Virginie, elle est diplômée magna cum laude de Harvard en History & Literature. Rigueur académique et sens du récit se retrouvent dans sa signature.
Guides Lonely Planet et rigueur de terrain
Mary est aussi l’autrice de plusieurs guides Lonely Planet. Écrire un guide, c’est fouiller, vérifier, tester : une discipline qui impose des standards élevés de précision. On ne recommande pas une table ou un musée sur un pressentiment ; on documente, on compare, on actualise.
Cette rigueur se ressent ensuite dans les articles magazine : descriptions nettes, informations sourcées, conseils actionnables. Pour le lecteur, cela se traduit par une confiance durable. Pour un média, c’est un avantage compétitif clair.
De France Today à Bonjour Paris
Avant Bonjour Paris, Mary a été digital editor de France Today pendant près d’une décennie. Une expérience qui a affûté son sens du produit éditorial en ligne : UX des contenus, calendrier, analytics, relations avec les lecteurs. Aujourd’hui, chez Bonjour Paris, elle dirige la publication, édite les contributions et pilote des partenariats marketing en complément de l’éditorial.
Ce double rôle, éditorial et business, résume bien les médias contemporains. Il faut savoir raconter, mais aussi développer. L’équilibre entre revenus et indépendance éditoriale reste central.
Un regard franco‑américain qui change la donne
Accès, angles et voix
Être franco‑américaine, c’est jouer à domicile et à l’extérieur en même temps. Côté accès, cela facilite les échanges avec des chefs, des artisans ou des institutions parisiennes ; côté angle, cela permet de traduire les codes de la culture française pour un lecteur anglophone. On comprend les nuances locales et on sait comment les raconter à ceux qui ne vivent pas ici.
Traduire une culture sans la simplifier
La grande difficulté quand on couvre Paris pour l’international, c’est d’éviter les clichés tout en restant accessible. Une approche biculturelle aide à garder la finesse : expliquer le terroir sans folklore, parler de bistrots sans carte postale. On privilégie l’expérience vécue, les lieux ancrés et les références précises.
Pour des lecteurs globaux, c’est un confort : ils obtiennent des repères fiables et une lecture nuancée de la gastronomie et de la culture parisiennes. Pour les acteurs locaux, c’est un respect : on restitue leur travail avec exactitude et sens.
Leçons pour les journalistes et créateurs
Éditorial : cohérence et curiosité
Trois principes se dégagent :
- Clarté dans la promesse, pour que le lecteur sache ce qu’il vient chercher.
- Cohérence dans la ligne, pour que chaque article renforce l’identité du média.
- Curiosité, pour aller voir au‑delà des circuits évidents et trouver la bonne histoire au bon moment.
Un bon test interne : si l’on retire le logo, reconnaît‑on encore la voix du média ? Si oui, on tient quelque chose. Sinon, il faut resserrer.
Business : partenariats et indépendance
Développer des partenariats marketing sans diluer l’éditorial, c’est possible. Cela demande des règles claires, des signalements explicites et une charte de qualité. Quand l’équipe éditoriale garde la main sur le contenu, la confiance du lecteur reste intacte.
Et la confiance, c’est l’actif n°1 d’un média de voyage et de food. ✅
Côté opérations, la newsletter hebdomadaire joue un rôle central pour convertir l’attention en relation. Elle nourrit la communauté, soutient les partenaires pertinents et renforce la marque.
SEO humain : écrire pour des gens
L’optimisation qui dure est celle qui se lit sans se voir. Structurer avec des h2/h3 parlants, répondre à de vraies questions, intégrer naturellement le champ lexical du voyage, de Paris et de la gastronomie. Les moteurs aiment la clarté ; les lecteurs, la valeur.
Un conseil pratique : privilégier la mise à jour continue des contenus clés. En voyage comme en gastronomie, les informations périment vite ; maintenir l’exactitude est une stratégie SEO… et un service au lecteur.
L’histoire de Mary Winston Nicklin et de Bonjour Paris montre que la longévité en ligne tient à un trio simple : une voix éditoriale forte, une relation fidèle aux lecteurs et une curiosité sans cesse renouvelée. Ce n’est pas la nostalgie du “vieux web”, c’est l’art d’évoluer sans trahir son sujet. Paris change, les lecteurs aussi ; l’exigence, elle, reste.
Et vous, qu’aimeriez‑vous lire demain sur Paris : l’itinéraire d’un quartier méconnu, le portrait d’une cheffe en ascension, ou l’envers d’un musée iconique ? Dites‑le nous : c’est souvent de là que naissent les meilleures histoires.