Visite jardin The French Laundry — Goûtez le potager en 75 minutes

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Ecrit par sylvie

Sylvie est une épicurienne passionnée, toujours en quête de nouvelles saveurs et de découvertes culinaires.

Vous rêvez d’entrer dans les coulisses d’une table mythique sans réserver un dîner? Bonne nouvelle: The French Laundry ouvre enfin son jardin culinaire au public avec de vraies visites guidées. En 75 minutes, on traverse des rangs impeccables, on goûte, on apprend, on rencontre même des poules.

Ce que ce changement apporte pour les curieux, les gourmets et les cuisiniers, c’est ce que nous allons voir.

Pourquoi cette ouverture est inédite

Un jardin privé enfin accessible après près de 50 ans

Pour la première fois depuis presque un demi‑siècle, le jardin privé de The French Laundry se visite officiellement. On parle d’un espace d’environ ≈ 1,4 ha (≈ 14 200 m²), juste en face du restaurant, longtemps réservé aux équipes. Pendant des années, il a évolué discrètement, des premiers carrés d’herbes de Sally Schmitt à un paysage structuré sous l’impulsion de Thomas Keller.

Une vitrine pédagogique pour la haute cuisine

L’ouverture n’est pas un simple geste touristique. Thomas Keller insiste: le jardin est un outil d’apprentissage pour les cuisiniers, un moyen de mieux comprendre l’origine et la valeur des ingrédients. Quand environ 70 % des plats de la maison intègrent des produits du lieu, la parcelle devient une salle de classe à ciel ouvert.

À quoi s’attendre pendant la visite guidée

75 minutes au centre de ≈ 1,4 ha cultivés

La visite, menée par un guide, s’étire sur 75 minutes et suit le rythme des saisons, du printemps à l’automne. On progresse le long de rangs ordonnés qui abritent plus de 150 variétés: légumes, microherbes, fleurs comestibles. Cette diversité nourrit non seulement The French Laundry, mais aussi Bouchon, Ad Hoc et quelques tables voisines.

Dégustations sur pied, poules et abeilles

Ici, on ne regarde pas les produits de loin. On goûte des radis encore perlés de rosée, on croque des fraises Mara des Bois, on mâche des microherbes aussi parfumées que puissantes. Le parcours inclut la rencontre avec une trentaine de poules et des milliers d’abeilles, essentielles à l’équilibre du jardin et, au bout de la chaîne, à la saveur qui se ressent à l’assiette.

Petites attentions et souvenirs

  • Un sorbet pour rafraîchir le palais
  • Une coupe de bulles
  • Parfois un tote bag

Ces gestes prolongent l’hospitalité de la maison. Mon astuce préférée: garder un coin de carnet pour noter les variétés qui vous marquent.

Derrière les haies — les équipes qui font vivre le jardin

James Costello, de Filoli à l’exigence d’une table triplement étoilée

Le jardin est aujourd’hui orchestré par James Costello, passé par Filoli, une référence en matière de paysage soigné. Cette expérience transparaît dans le dessin des parcelles, le calibrage des alignements et l’esthétique globale, récemment nivelée et manucurée pour dialoguer avec le style du restaurant. Le résultat? Un espace qui marie productivité et élégance visuelle.

Teresa Kao et la précision au quotidien

Aux côtés de Costello, Teresa Kao veille à la finesse des gestes et à la régularité des récoltes. Approvisionner chaque jour une cuisine exigeante impose une chorégraphie millimétrée: maturité optimale, cueillette au bon moment, fraîcheur minute. Quand la carte s’appuie autant sur le jardin, le timing devient un ingrédient à part entière.

Sécurité et respect: l’accès désormais encadré

Le site a autrefois connu des déambulations plus libres. Des incidents de vol ont conduit l’équipe à fermer, poser des grilles et des haies, puis à repenser l’accueil. Les visites guidées sont la réponse: elles ouvrent la connaissance tout en protégeant les cultures, les animaux et le travail quotidien.

C’est un pacte: partager, oui; préserver, aussi.

Réservation et conseils pour profiter pleinement

Saison, prix et conditions

Les visites sont proposées du printemps à l’automne, par créneaux à réserver à l’avance. Elles sont ouvertes à tous, sans besoin de détenir une réservation au restaurant. Comptez ≈ 92 € par personne ➡️ et n’oubliez pas d’anticiper: les créneaux prisés partent vite, surtout aux beaux jours.

Conseils pratiques pour une visite réussie

  • Prévoyez des chaussures confortables: on se déplace sur terre battue, parfois humide.
  • Arrivez avec un peu d’appétit: les dégustations, même légères, se savourent mieux.
  • Portez un carnet pour noter variétés et astuces.
  • Posez des questions sur les rotations, les associations aromatiques; les guides sont là pour y répondre.

De la graine à l’assiette — impact sur la cuisine

70 % des plats nourris par le jardin

Le jardin n’est pas une vitrine: il est le socle gustatif de la maison. Environ 70 % des plats intègrent ses récoltes, qu’il s’agisse d’un mesclun de plantes de couverture, d’un custard à la truffe noire délicatement garni, ou d’une glace au miel qui capture le travail des abeilles. Ce lien court entre terre et table soutient la régularité et la fraîcheur du goût.

Une esthétique au service du goût

La récente remise à niveau et la facture très soignée ne sont pas que décoratives. Elles facilitent la circulation, clarifient les zones, rendent les récoltes plus fluides et, in fine, améliorent la précision en cuisine. Quand un chef parle d’« outil pédagogique », il parle aussi d’un terrain où l’œil, la main et le palais apprennent ensemble.

Un héritage en mouvement

Des herbes de Sally Schmitt à la vision de Thomas Keller

Tout a commencé par quelques plates‑bandes d’herbes, sous l’impulsion de Sally Schmitt. L’époque Thomas Keller a amplifié l’ambition: plus grand, plus net, plus intégré au projet culinaire. L’évolution récente, plus formelle, confirme une conviction: un grand restaurant peut aussi être un grand jardin, pensé avec la même exactitude.

Une ressource pour un écosystème de restaurants

Au‑delà de The French Laundry, le site alimente Bouchon, Ad Hoc et d’autres adresses proches. Cette mutualisation réduit les distances, limite les pertes et harmonise les approvisionnements. Les poules et les abeilles ferment le cycle, entre pollinisation, fertilité et valorisation des sous‑produits, au profit d’une cuisine plus attentive aux cycles naturels.

Ouvrir le jardin, c’est ouvrir un chapitre: celui d’une maison qui partage ses racines au sens propre. La visite guidée ne promet pas seulement de belles photos; elle donne des clés pour comprendre pourquoi un radis peut bouleverser un plat, et comment un paysage façonne une signature culinaire. La prochaine fois que vous lirez une carte, aurez‑vous envie de voir d’où viennent ses saveurs avant de les goûter? ✅

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