Wellington a beau être une petite capitale, sa table est immense. Entre une mer généreuse, des vignes toutes proches et une mosaïque de cuisines migrantes, la ville façonne une scène culinaire aussi curieuse qu’attachante. Aujourd’hui, nous vous emmenons goûter à ses produits, ses adresses phares et ses traditions, des bars à vin de Cuba Street aux pies au pāua qui racontent un patrimoine Māori vivant.
La promesse est simple : un guide clair, gourmand et pratico-pratique pour manger et boire au meilleur de Wellington, sans vous perdre, mais en gardant l’esprit d’exploration qui fait le charme de la ville.
Un terroir singulier qui nourrit la cité
La mer de Cook, vivier de poissons d’exception
La position de Wellington, face au détroit de Cook, offre un accès direct à des poissons de caractère. On y retrouve le snapper, le hoki ou encore le blue cod, chouchous des tables locales.
Fraîcheur et simplicité priment : grillés, pochés ou juste saisis, ils laissent parler le goût franc de la mer. Quand un restaurant les met à la carte, on sait généralement d’où vient l’éclat de l’assiette.
Des vins de Wairarapa et de Hawke’s Bay à portée de verre
La ville boit local, et c’est tant mieux. Les vins de Wairarapa et de Hawke’s Bay arrivent quasi directement des caves aux comptoirs, souvent servis au verre pour encourager la découverte.
Au sein des bars à vin, on passe facilement d’une cuvée classique à une micro-production confidentielle, sans écraser les plats. On apprécie cette accessibilité assumée, sans snobisme.
Légumes de Manawatū-Whanganui et producteurs engagés
Côté terre, Wellington s’approvisionne volontiers en légumes de Manawatū-Whanganui. Des producteurs comme Conscious Valley nourrissent les restaurants en ingrédients hyperlocaux.
Les chefs s’attachent à des gestes précis et à des savoir-faire parfois traditionnels, par exemple l’usage du pāua hua (le foie de pāua) pour enrichir une sauce. C’est la preuve que terroir et technique peuvent marcher main dans la main.
Cuba Street, épicentre de la scène culinaire
The Ram, le gastropub qui fait plaisir
Cuba Street est à la fois éclectique et parfaitement marchable, un terrain de jeu gourmand. The Ram incarne l’esprit gastropub sans chichis : assiettes généreuses, produits du coin, convivialité dans le service. C’est l’adresse recommandée pour un premier dîner, histoire de s’acclimater à la ville par la fourchette.
Floraditas, l’all-day diner emblématique
Chez Floraditas, la journée culinaire ne s’arrête jamais vraiment. On y déjeune tard, on y dîne tôt, on y picore entre deux.
La cuisine reste fraîche et nette, parfaite pour un repas sans effort avec une vraie attention au produit. C’est aussi une bonne base pour observer le ballet de Cuba Street.
Puffin, le bar à vins bio/biodynamique
Puffin propose des vins biologiques et biodynamiques avec une approche décomplexée. On y explore des expressions locales et des flacons d’ailleurs, tous choisis avec cohérence. Les petites assiettes permettent d’accompagner un verre sans s’alourdir, et d’enchaîner, si l’envie vous prend, avec une seconde halte dans la rue.
Majoribanks Street et la cuisine de la mer
Ortega Fish Shack, du poisson kiwi… et un steak mémorable
Sur Majoribanks Street, Ortega Fish Shack est un passage obligé pour qui aime la mer. Le restaurant met à l’honneur snapper, hoki ou blue cod, selon arrivage, avec une cuisine de précision et d’appétit.
Et si la pêche du jour vous échappe, leur steak a la réputation de tenir tête aux meilleurs. Mon astuce préférée : commandez le poisson du jour et laissez le sommelier proposer un accord local.
Rosella, vins et petites assiettes qui claquent
Quelques pas plus loin, Rosella joue la carte vins-et-petites assiettes. L’idée est simple : picorer, comparer, discuter, revenir à un verre qui vous a plu. La taille des portions invite à l’exploration, l’équipe met à l’aise, et l’on ressort avec l’impression d’avoir saisi un morceau de la personnalité de Wellington.
La mosaïque migrante qui réinvente Wellington
De August à Damascus, influences turques et syriennes
La scène culinaire de Wellington est profondément marquée par les cuisines migrantes. August apporte une touche turque au brunch, avec des assiettes parfumées et généreuses.
Damascus, lui, propose une expérience syrienne soignée, où les saveurs et l’hospitalité s’entremêlent. Ensemble, ces adresses reflètent une identité urbaine plurielle et vivante.
À Newtown et l’art du pain chez Morteza
À Newtown, Morteza pétrit et étire la pâte à la main avant de la cuire sur un four traditionnel. Le résultat, ce pain chaud et souple, transforme un simple kebab en petit événement.
On vient pour la technique, on revient pour la chaleur du geste. C’est un rappel précieux : à Wellington, de petits ateliers font une grande ville.
Micro-bars, mini-assiettes, maxi-plaisir
Les bars intimistes et les minuscules assiettes rythment les soirées locales. On enchaîne facilement deux ou trois haltes, un verre ici, une bouchée là, en suivant sa curiosité.
Cette liberté de format rend l’exploration ludique, presque musicale. Conseil : gardez un appétit de chat, pour tout goûter sans satiété prématurée.
Pies néo-zélandaises et patrimoine Māori
Salut Pies, l’art d’un feuilleté quasi sacré
En Nouvelle-Zélande, la pie n’est pas un snack, c’est une institution. Salut Pies célèbre le feuilleté croustillant et les farces réconfortantes qui font chavirer les cœurs.
On y retrouve la générosité qui explique l’attachement des Kiwis à ce plat. Simple, sincère, satisfaisant.
Puku Pies and Kai, la pie au pāua qui surprend
Chez Puku Pies and Kai, la star s’appelle pāua, cet ormeau endémique à la chair profonde. La pie au pāua incarne une singularité régionale et une connexion assumée aux ingrédients Māori.
C’est une bouchée de littoral, enveloppée dans un feuilletage doré. ✅ À essayer au moins une fois, même si vous pensez ne pas aimer les fruits de mer.
Durabilité, gestes traditionnels et débats actuels
Derrière la gourmandise, il y a des questions de fond : comment récolter durablement, que faire des sous-produits, comment transmettre les techniques ? Certains chefs valorisent le pāua hua, le « foie » de pāua, pour donner de la profondeur à leurs sauces.
Les débats autour de la récolte et de la commercialisation existent, et c’est une bonne chose : ils poussent la filière à plus de transparence. Manger, ici, c’est aussi s’intéresser au contexte et au respect des ressources.
La meilleure façon d’apprivoiser Wellington reste de la parcourir à pied, en laissant vos papilles guider vos pas. Montez en cable car jusqu’à Kelburn pour les vues et un verre chez Graze, puis redescendez en flânant jusqu’à Cuba Street, avant de filer vers Majoribanks pour le dîner.
Le lendemain, cap sur Newtown pour un pain chez Morteza et une pie au pāua si vous êtes d’humeur aventureuse. ➡️ L’idée n’est pas de tout cocher, mais de vous offrir une petite tournée spontanée qui vous ressemble.
Envie qu’on creuse un sujet précis ? On peut proposer un focus culturel sur le pāua — histoire Māori, durabilité, usages modernes — ou une cartographie gourmande des cuisines migrantes qui redessinent la ville. Dites-nous ce qui vous tente, et partagez votre adresse fétiche de pie à Wellington : on est preneurs des bons plans comme des débats.