Mariage culinaire inédit : entre Mexique et Italie, une rencontre gourmande à Tijuana

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Ecrit par sylvie

Sylvie est une épicurienne passionnée, toujours en quête de nouvelles saveurs et de découvertes culinaires.

Entre deux cultures : l’origine d’une rencontre singulière

Un héritage multiple porté par Claudette Zepeda

Chez certains cuisiniers, l’histoire personnelle devient la meilleure source d’inspiration. C’est le cas de la cheffe Claudette Zepeda, dont les racines plongent dans la terre mexicaine de Tijuana tout en puisant dans le milieu familial italien. Enfant, elle fréquente des amis d’origine italienne, découvre leur table, leurs traditions et surtout leur art du partage en cuisine.

Cependant, si certains parlent de “fusion”, Zepeda préfère la notion de “mariage culinaire”. Ce choix a son importance : le terme fusion efface les réalités culturelles et ne rend pas justice à l’histoire profonde et parfois complexe des cuisines.

La notion de “mariage” face à la “fusion” : une question de respect

“La fusion évoque un métissage forcé, artificiel et sans nuance”, explique-t-elle lors de ses interventions. Elle défend une approche où chaque tradition conserve son identité, tout en s’enrichissant de l’autre.

Pour elle, le vocabulaire compte ! Parler de “mariage” signifie reconnaître la filiation, la transmission entre générations, et un respect mutuel. Ce choix modifie profondément la perception de nos assiettes.

Des cuisines proches : liens insoupçonnés entre Italie et Mexique

La famille, socle des traditions italienne et mexicaine

Que l’on soit du côté de Naples ou de Guadalajara, un point réunit ces deux cultures : la famille autour de la table. Dès l’enfance, on observe mères, abuelas ou nonnas qui préparent repas et gardent des secrets de sauce. La convivialité ne relève pas du mythe : elle constitue la base.

Les saveurs se transmettent, les gestes se répètent, et chaque plat raconte une histoire de clan. Cette proximité dans les valeurs s’exprime dans la simplicité des plats et leur générosité.

Des ingrédients communs et des parcours partagés

Peu de personnes savent que le haricot, le maïs ou la tomate – piliers du mexicain – proviennent des Amériques… et occupent aujourd’hui une place majeure en Italie ! La cuisine méditerranéenne ne s’imagine plus sans sauce tomate.

Poutant, c’est le Mexique qui a vu naître ce produit. Les pâtes et certaines variétés de piments ont circulé entre les deux continents par le biais des migrations et échanges. Le résultat révèle une parenté discrète entre recettes italiennes et mexicaines.

L’immigration italienne au Mexique : une influence subtile mais durable

Depuis le XIXe siècle, des vagues d’Italiens choisissent le Mexique. À Tijuana, cette communauté établit un lien culinaire unique : panini farcis au mole, risotto relevé au piment, voire tiramisu parfumé à la tequila.

Ce mouvement a donné naissance à une gastronomie sur mesure, à la fois locale et internationale. On observe aujourd’hui une vraie diaspora culinaire, où chacun revisite ses origines avec humour et parfois une pointe de provocation.

Recette signature : la carbonara mex-italienne de Claudette Zepeda

Le chorizo remplace la guanciale

La “Mex-Italian carbonara” de Claudette Zepeda combine hommage et décontraction. Au lieu du traditionnel guanciale, elle introduit le chorizo mexicain. Résultat : la charcuterie épicée enrichit la sauce tout en respectant l’esprit du plat original.

Pour ajouter une texture nouvelle, elle intègre du chicharrón croustillant – couenne de porc frite – qui offre un croquant très apprécié.

Une touche d’agrumes et un hommage au respect des saveurs

En plus, Zepeda ajoute du yuzu ou du citron vert, pour apporter une note fraîche. Cette touche reflète son savoir-faire : chaque ingrédient possède un sens, sans superflu.

Le résultat propose un plat hybride qui honore la tradition italienne tout en affirmant sa gourmandise mexicaine.

Offres variées : menus, ateliers et collaborations

Ce type de recette dépasse le cadre d’un restaurant haut de gamme. Claudette Zepeda organise des ateliers, séminaires et menus thématiques, notamment à Tijuana mais aussi lors d’événements internationaux.

L’objectif consiste à ouvrir l’esprit des amateurs et leur fournir les clés pour explorer des techniques et produits venus d’autres horizons. Une démarche accessible et très attractive.

Points communs en cuisine : de la salade César aux frijoles refritos

Des recettes issues de l’histoire migratoire

Saviez-vous que la salade César, symbole des restos italo-américains, est née… à Tijuana ? Cette recette a été créée par des immigrés italiens installés dans le nord du Mexique. Ce plat illustre parfaitement un “mariage” culinaire : issu d’un métissage, il a conquis le monde tout en restant farouchement local.

Des plats jumeaux entre Italie et Mexique

Les haricots mijotés accompagnés de tortillas côté mexicain, la ribollita avec pain rassis côté toscan : des similitudes apparaissent. Ces recettes répondent à des besoins universels : nourrir une famille nombreuse, éviter le gaspillage, et offrir du réconfort.

La géographie éloigne les peuples, mais la gourmandise les rapproche.

Recommandations pour aborder la cuisine “hybride” avec sérénité

Curiosité et respect restent les deux principes essentiels. Différentes approches confirment que l’ouverture au dialogue et à l’histoire constitue la clé. Poser des questions, goûter, et observer sans jugement rapide.

Comme Claudette Zepeda le rappelle : évaluer une assiette revient à ignorer les milliers de kilomètres, les conflits mais aussi les amitiés rendus possibles par cette cuisine.

En résumé : explorer la nouveauté, honorer la tradition, et inviter vos proches à la découverte. Peut-être naîtra la prochaine grande recette de “mariage culinaire” international.
Bonne dégustation et persistez dans votre curiosité !

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