Vous aimez les beignets, mais avez-vous déjà goûté au sfenj marocain ? Découvrez ce petit bijou croustillant, directement issu des ruelles animées de Casablanca ou de Marrakech ! Moins célèbre qu’un donut ou qu’un churro, le sfenj séduit par sa texture et son goût uniques : une croûte dorée, un intérieur moelleux, une simplicité efficace et une ambiance conviviale incomparable.
Mais concrètement, que signifie le sfenj ? Quels sont ses secrets de fabrication, la place qu’il occupe dans la culture marocaine, et peut-on réussir ce beignet emblématique chez soi ? Faisons le point.
Qu’est-ce que le sfenj ? Aux origines du beignet marocain
Petite histoire d’une douceur populaire
Le sfenj, qui signifie “éponge” en arabe, porte bien son nom. Il est le beignet traditionnel marocain par excellence, consommé au petit-déjeuner ou au goûter, aussi bien dans la rue que chez soi. Son histoire remonte probablement à l’époque andalouse, et chaque bouchée évoque la richesse méditerranéenne.
En ville comme au village, le sfenj dépasse le simple snack : il devient un rituel convivial, souvent associé au thé à la menthe, présent aux fêtes et source de souvenirs pour de nombreuses familles marocaines.
Un savoir-faire préservé par les sufnajeen
Autrefois, les sfenj étaient fabriqués par des artisans spécialisés appelés sufnajeen. Installés aux coins des rues ou dans les souks, ces experts manipulent la pâte levée avec habileté, façonnant rapidement ces anneaux dorés avant de les faire frire parfaitement. Un spectacle qui rappelle des instants chaleureux et partagés !
Les ingrédients et la préparation : simple, mais technique !
Des ingrédients essentiels et accessibles
La recette du sfenj repose sur la simplicité :
- farine (classique, sans fioritures)
- eau (en quantité généreuse pour hydrater la pâte)
- pincée de sel
- un peu de sucre
- levure boulangère (de préférence instantanée)
- huile neutre pour la friture
L’art du sfenj repose sur le geste. Obtenir une pâte à la fois aérienne et élastique ne s’improvise pas.
Techniques de pétrissage : slap & fold ou robot ?
La pâte à sfenj est très hydratée et presque collante, ce qui demande un certain savoir-faire. Les puristes utilisent la méthode du “slap and fold” : saisir la pâte, la soulever, la frapper sur le plan de travail puis la plier. Ce mouvement s’effectue jusqu’à obtention d’une pâte lisse, légère et pleine de bulles.
Pour ceux qui cherchent plus de facilité, le robot pâtissier équipé d’un crochet constitue une excellente alternative, garantissant une pâte bien travaillée sans effort excessif.
Repos, douceur et préservation des bulles
La clé de la texture “éponge” réside dans le repos. La pâte doit tripler de volume dans un endroit tempéré. Surtout, il convient de ne pas la dégazer afin de conserver un intérieur moelleux, léger et légèrement filant. Cette étape influence considérablement le résultat final.
La cuisson traditionnelle du sfenj : une méthode en deux temps
Un double bain d’huile pour une texture incomparable
La cuisson du sfenj fait appel à une technique spécifique. Plutôt que la simple friture profonde, la méthode marocaine combine deux étapes :
- Première cuisson : immersion rapide dans un bain d’huile peu profond (environ 1 à 2 cm de profondeur) pour fixer la forme et faire gonfler le beignet.
- Deuxième cuisson : plongée dans une friture plus profonde (environ 5 cm de profondeur) afin d’obtenir la croûte dorée et ultra-croustillante.
À la maison, deux poêles suffisent : une pour la première étape, l’autre pour la friture finale plus chaude. Cette méthode, bien que légèrement adaptée, reste accessible et recrée l’ambiance des rues de Casablanca.
Conseils pour un résultat parfait
- Travailler avec une pâte très aérée
- Bien huiler les mains pour façonner les anneaux : la pâte colle, ce comportement est normal
- Ne pas surcharger la poêle
- Égoutter soigneusement les sfenj sur du papier absorbant
Votre sfenj est prêt à être dégusté !
Comment déguster le sfenj ? Tradition et idées originales
À la marocaine : simplicité et charme
Le sfenj se consomme chaud, juste sorti de la friture, souvent roulé dans du sucre en poudre ou arrosé d’un filet de miel fondu. Accompagné d’un thé chaud à la menthe, le duo séduit à chaque bouchée.
Associations gourmandes à tester
- sfenj accompagné d’un œuf au plat pour un brunch sucré-salé
- sfenj tartiné de confiture, de Nutella ou de marmelade d’orange amère
- Fruits frais, pistaches concassées ou une touche de fleur d’oranger pour une note subtile
Les chefs proposent parfois des versions mini à l’apéritif, pour une expérience nouvelle.
Le sfenj dans la culture marocaine : un symbole vivant
Présence dans la vie quotidienne et lors des célébrations
Offert aux invités, préparé en famille ou dégusté sur les marchés au petit matin, le sfenj est omniprésent. Il accompagne la rupture du jeûne pendant le Ramadan, s’invite lors des mariages et rythme les moments entre amis. Cette convivialité reflète pleinement l’esprit du Maghreb.
Comparaison avec d’autres beignets méditerranéens
Le sfenj possède une texture distincte, mais il partage une origine avec d’autres spécialités régionales : les bambalouni tunisiens, les sfinz algériens ou les beignets andalous. Chaque version montre la diversité culturelle autour de la pâte levée frite en Méditerranée.
Points clés : préparation, nutrition et conseils pratiques
Une gourmandise accessible
Le point fort du sfenj ? Sa légèreté. Comptez environ 195 calories par pièce, avec une teneur modérée en matières grasses et en sucre.
Facile à réaliser chez soi, même sans matériel professionnel, la pâte peut reposer au réfrigérateur pour être prête au matin, rendant la préparation pratique et conviviale.
Conservation du sfenj
Les sfenj se dégustent de préférence immédiatement. Ils se conservent toutefois quelques heures à température ambiante et retrouvent leur croustillant après quelques secondes au four.
Le sfenj représente un morceau authentique du Maroc à savourer en famille ou entre amis, à refaire sans hésitation selon l’envie du moment.
